Le fonds Pierre Pflimlin

Biographie

Pierre Pflimlin est né le 5 février 1907 à Roubaix, dans le département du Nord, en France. Il achève ses études supérieures à Paris et à l’Université de Strasbourg, où il obtient un diplôme en droit et en sciences politiques. À partir de 1933, il travaille comme avocat au barreau de Strasbourg. Il devient ensuite juge d’instruction à Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie (1941-1944), puis procureur adjoint à Metz. En 1945, il rejoint le Mouvement républicain populaire (MRP) qu’il préside de 1956 à 1959. En 1946, il est élu membre de l’Assemblée nationale. Il conserve également son mandat de conseiller municipal de Strasbourg. Il occupera à partir de 1946 des fonctions au sein de gouvernements des quatrième et cinquième républiques.

En 1962, il démissionne, avec les autres ministres du MRP, en raison de désaccords avec le général de Gaulle sur l’intégration européenne. À partir de ce moment, l’activité politique de Pierre Pflimlin sous la cinquième République s’articule autour de son poste de maire de Strasbourg, une fonction qu’il a occupée de 1959 à 1983. Il sera aussi président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (1963-1966).

Pierre Pflimlin est décédé le 27 juin 2000 à Strasbourg.

Fonctions politiques

• 1979-1989 : Élu au Parlement européen en tant que membre du PPE. Au cours de son premier mandat de député européen, il a été vice-président du Parlement européen
• 1979-1980 : Commission du contrôle budgétaire, commission des transports
• 1983-1984 : Commission de l’énergie et de la recherche
• 1979-1987 : Bureau du Parlement
• 1984-1987 : Président du Parlement européen
• 1987-1989 : Commission politique
• 1989 : Se retire et prend sa retraite

Que contiennent les archives ?

À ce jour, les archives du cabinet de Pierre Pflimlin représentent plus de 2 700 dossiers contenant plus de 16 000 pièces, organisées en fonction des différentes activités menées pendant le mandat du Président.

Public Figure

PE2 P1 100/PERS

Ce groupe se compose de sept séries qui portent sur des sujets liés au Président en tant que personnalité publique. La série la plus importante concerne les parrainages et événements, l’image médiatique, la défense des droits de l’homme et, enfin, les échanges avec des particuliers.

Présidence du Parlement

PE2 P1 200/PRES

Ce groupe se compose de huit séries sur des sujets liés aux fonctions politiques du Président.

La première série, « Exercice de la présidence », fait référence aux activités de Pierre Pflimlin pendant les périodes de session à Strasbourg ainsi qu’à ses relations avec le Bureau et le Bureau élargi. Cette série reflète également les différents événements et réunions qui ont ponctué son mandat, tels que les auditions et les visites de courtoisie, les réceptions de personnalités de premier plan et les visites officielles. Les quatre séries suivantes regroupent les différents types de relations qu’entretenait le Président : interinstitutionnelles (Conseil, Commission et autres organes communautaires), interparlementaires (États membres et pays tiers), externes (États membres, pays tiers, organisations internationales, partis politiques nationaux et syndicats, etc.), avec la presse et enfin avec les citoyens (notamment les demandes de subventions, les divers appels en faveur de la défense des droits de l’homme et les activités du Parlement européen et de la Communauté).

L’avant-dernière série contient les documents correspondant aux relations avec les différents organes politiques du Parlement européen, tels que le collège des questeurs, les commissions et délégations parlementaires et les groupes politiques.

La dernière série concerne plus spécifiquement le cabinet du Président, principalement du point de vue de son organisation, de son fonctionnement et de son courrier (classé chronologiquement en tant que courrier entrant et sortant).

Secrétariat du Parlement

PE2 P1 300/SECR

Ce groupe de séries présente les documents relatifs aux fonctions administratives et juridiques du cabinet du Président, à savoir ses relations avec les différentes directions générales et le service juridique.

La série la plus riche concerne les relations avec les directions générales suivantes: la DG commissions et délégations, la DG Information et relations publiques (notamment la série « Politique d’information et bureaux de presse ») et, enfin, la DG Administration, personnel et finances (notamment les séries « Statut et conditions d’emploi », « Immeubles et locau x» et « Protocole »).

Représentation du personnel et des groupes politiques

PE2 P1 400/CPGP

Le dernier groupe de séries porte sur les relations avec le comité du personnel, les syndicats et le secrétariat des groupes politiques.

Reflections of Former Presidents of the European Parliament : Pierre Pflimlin

... [le Parlement européen] a plus de [pouvoirs] qu’on le croit, d’ailleurs. Il a d’abord un pouvoir budgétaire. Sous ma présidence, j’ai souvent eu des discussions difficiles, pénibles, avec les conseils des ministres, spécialement avec les ministres des Finances. Je leur reprochais d’avoir une vision étroite du rôle de la Communauté. La Communauté est un organisme en plein développement; elle ne peut donc pas être comparée, en termes budgétaires, à un État national, qui, lui, normalement, ne voit pas augmenter ses tâches, qui peut même considérer que ses interventions doivent être réduites, qu’il doit y avoir moins d’État, comme l’indique une certaine formule politique. C’est l’affaire de chaque État.

Rencontre entre le Président du Parlement européen, le commissaire européen chargé du budget, du contrôle financier, du personnel et de l’administration, le ministre britannique du Trésor, au Parlement européen à Strasbourg, et le Président de la Commission des budgets en juillet 1986. Peter Brooke, Pierre Pflimlin – Président du Parlement européen, Henning Christophersen, Jean-Pierre Cot © Communautés européennes 1986

La Communauté, c’est tout autre chose; c’est l’embryon, en quelque sorte, d’un corps qui n’existe pas encore. La Communauté se résume aux yeux de beaucoup de gens en une politique agricole commune, qui est souvent critiquée plus qu’elle ne le mérite, et à quelques petites actions mineures à côté. C’est faux. Depuis l’Acte unique européen, négocié en 1986, on voit maintenant se développer une vision plus large de l’avenir de la Communauté qui doit être, aussi, d’abord, une union économique complète couronnée par la création d’une monnaie européenne, qui doit aussi pratiquer une politique commune de recherche, surtout sur les technologies nouvelles, ce qui a une importance essentielle à mes yeux car les technologies évoluent à une vitesse effarante actuellement[...]Il faut donc mettre en commun les ressources en argent mais surtout en intelligence, en cerveaux dont nous disposons, pour nous mettre à nouveau dans le peloton de tête dans cette course aux technologies nouvelles. On dit que d’ici l’an 2000, la plupart des produits qui seront sur les marchés n’existent pas encore actuellement! Il faut qu’il y ait aussi une politique commune de l’environnement; depuis Tchernobyl, tout le monde en est conscient. La pollution, les nuages radioactifs, les eaux du Rhin polluées ne connaissent pas de frontières ! Enfin, il faut une politique sociale. Cela pose, à cette Communauté à douze, un grand problème de société. Quelle société européenne voulons-nous construire ? Un grand marché, certes, mais aussi une entité de solidarité, ce qui implique une politique sociale. Alors, ce que j’ai proposé au conseil des ministres quand j’étais Président, avant même qu’on ne discute du budget de l’année suivant, était : quelle est la perspective ? Quelle est, sur cinq ans, sur six ans, voire sur dix ans, l’idée que nous nous faisons de l’avenir de la Communauté européenne ? Les ministres des Finances étaient, je dois le dire, peu accessibles à ce langage...

Pierre Pflimlin (Entretiens avec Jean-Louis English et Daniel Riot). Entretiens avec Pierre Pflimlin : Itinéraires d’un Européen. La nuée Bleue. Strasbourg, 1989.