Le fonds Lord Plumb

Biographie

Charles Henry Plumb est né dans le Warwickshire, au Royaume-Uni, le 27 mars 1925. Il est agriculteur et homme politique, porteur du titre de baron de Coleshill, dans le comté du Warwickshire. Il est titulaire de plusieurs doctorats honoraires, dont des doctorats honoraires en sciences de l’Institut de technologie de Cranfield, de l’Université De Montfort et du Silsoe College of Technology, un doctorat honoraire en droit de l’Université de Warwick et un doctorat honoraire en philosophie de l’Université du Gloucestershire. Il a également été nommé député honoraire du Parlement européen et membre de la Chambre des Lords au Royaume-Uni.

Lord Plumb est décédé le 15 avril 2022.

Fonctions politiques :

•    1964-1965 : Vice-président de l’Union nationale des agriculteurs d’Angleterre et du pays de Galles (NFU)
•    1966-1969 : Vice-président de la NFU
•    1970-1979 : Président de la NFU
•    1973 : Anobli par Sa Majesté la Reine Elizabeth II
•    1975-1977 : Président du Comité des organisations agricoles de la Communauté européenne (COPA)
•    1979-1982 : Président de la Fédération internationale des producteurs agricoles
•    1979-1999 : Député au Parlement européen de la circonscription des Cotswolds
•    1979-1982 : Président de la commission de l’agriculture du Parlement européen
•    1982-1987 : Président du groupe démocratique européen
•    1987-1989 : Président du Parlement européen
•    1987-2000 : Président du Conseil sur la politique commerciale internationale en matière alimentaire et agricole (IPC)
•    1987 : Reçoit le titre de baron de Coleshill, dans le comté du Warwickshire
•    1994-1997 : Vice-président du Parti populaire européen
•    1994-1997 : Président des conservateurs britanniques au Parlement européen
•    1994-1999 : Co-président de l’Assemblée paritaire ACP-UE
•    1999 : Député honoraire au Parlement européen
•    2001-2006 : Président de l’assemblée des anciens députés au Parlement européen

Que contiennent les archives ?

Les archives du cabinet de Lord Plumb comptent à ce jour plus de 1 800 dossiers, qui contiennent plus de 14 900 références. Ces documents sont classés dans des dossiers relatifs à des procédures spécifiques et en fonction des différentes activités menées par le Président pendant son mandat.

Personnalité publique

PE2 P2 100/PERS

Ce groupe de séries se compose de sept séries sur des sujets liés au Président en tant que personnalité publique. La série la plus importante concerne les parrainages et événements, l’image médiatique, la défense des droits de l’homme et, enfin, les échanges avec des particuliers.

Présidence du Parlement

PE2 P2 200/PRES

Ce groupe se compose de huit séries sur des sujets liés aux fonctions politiques du Président.

La première série, « Exercice de la présidence », fait référence aux activités du Président pendant les périodes de session à Strasbourg ainsi qu’avec le Bureau et le Bureau élargi. Cette série reflète également les différents événements et réunions qui ont ponctué le mandat de Lord Plumb, tels que les auditions et les visites de courtoisie, les réceptions de personnalités de premier plan et les visites officielles. Les quatre séries suivantes regroupent les différents types de relations qu’entretenait le Président : interinstitutionnelles (Conseil, Commission et autres organes communautaires), interparlementaires (États membres et pays tiers), externes (États membres, pays tiers, organisations internationales, partis politiques nationaux et syndicats, etc.), avec la presse et enfin avec les citoyens (notamment les demandes de subventions, les appels en faveur de la défense des droits de l’homme et les activités du Parlement européen et de la Communauté).

L’avant-dernière série contient les documents correspondant aux relations avec les différents organes politiques du Parlement européen, tels que le collège des questeurs, les commissions et délégations parlementaires et les groupes politiques.

La dernière série concerne plus spécifiquement le cabinet du Président, principalement du point de vue de son organisation, de son fonctionnement et de son courrier (classé chronologiquement en tant que courrier entrant et sortant).

Secrétariat du Parlement

PE2 P2 300/SECR

Ce groupe de séries présente les documents relatifs aux fonctions administratives et juridiques du cabinet du Président, à savoir ses relations avec les différentes directions générales et le service juridique. La série la plus importante concerne les relations avec le conseiller juridique, mais aussi avec les directions générales : la DG Information et relations publiques, la DG Administration, personnel et finances (notamment la série « Dossiers personnels », « Postes vacants et pourvoi des postes vacants » et « Protocole ») et, enfin, la DG Recherche et documentation.

Représentation du personnel et des groupes politiques

PE2 P2 400/CPGP

Cette dernière série porte sur les relations avec le comité du personnel, les syndicats et, enfin, le secrétariat des groupes politiques.

Annexe

Enfin, une dernière collection, annexée, concerne la Conférence mondiale de l’alimentation (Bruxelles, les 7 et 8 avril 1988).

Témoignages des Présidents du Parlement européen : Lord Plumb

En réfléchissant aux moments clés de ma présidence du PE, je repense immédiatement à l’élection qui l’a précédée, car ce fut une expérience excitante et une course très serrée. Mon rival – et finalement successeur – Enrique Barón Crespo et moi-même avons tous deux mené des campagnes énergiques, mais dénuées d’une quelconque rancoeur ou invective personnelles.

Après ma victoire, de cinq voix à peine, nous sommes restés amis, avec des points de vue divergents sur l’Europe, mais engagés de concert dans le but de mettre les institutions au service des populations du continent. Je suis convaincu que c’est ainsi que notre politique, à tous niveaux, devrait toujours fonctionner, et déplore que ce ne soit que très peu le cas.

L’ancien Président du Parlement européen, Lord Plumb, félicite son collègue Enrique Barón Crespo nouvellement élu comme Président du Parlement européen © Communautés européennes 1989

Depuis 1979, tous les présidents du PE peuvent affirmer que leur mandat a coïncidé avec une période de changements importants. Cela illustre le fait que notre institution, et d’ailleurs l’Europe politique dans son ensemble, est en constante évolution.

Les critiques peuvent disserter sur l’équilibre idéal entre l’approfondissement et l’élargissement du processus de développement de l’Europe, mais on ne peut nier l’existence de ces deux aspects et, même si aucune des étapes n’était parfaite, des progrès importants ont été réalisés.

Mes moments forts en tant que Président sont liés à une de ces étapes d’une importance vitale dans l’évolution du Parlement et de l’Union, à savoir l’Acte unique européen (AUE).

Après une période de relative stagnation au début des années 80, la grande idée qui a fait avancer l’Europe fut le passage, par le biais de l’AUE, d’un marché commun vers une économie intégrée. Il a mené par la suite à l’Union et aux étapes ultérieures de son évolution.

PE Président Lord Plumb session plénière à Strasbourg en novembre 1988 © Union européenne 1988 – Parlement européen

Je suis fier que le Parlement ait joué un rôle significatif dans la création du marché unique. Lors de l’entrée en vigueur de l’AUE, à peine six mois après mon élection au poste de Président, je savais qu’une nouvelle ère commençait pour le Parlement. Très vite, des projets législatifs au titre de la nouvelle procédure en deux lectures allaient arriver et devraient être traités rapidement et efficacement. Il s’agissait là d’un enjeu vital pour notre institution si elle ne voulait pas rater l’occasion de prouver sa maturité croissante. Cela a nécessité une réorganisation rapide, tant au niveau politique qu’administratif. Un programme législatif beaucoup plus sophistiqué a dû être mis en place. Nos commissions parlementaires spécialisées ont été dotées d’un personnel suffisant et se sont concentrées sur les nouveaux calendriers très serrés.

Pour tous les membres et les fonctionnaires concernés, il s’agit d’une plongée dans l’inconnu, et le fait que le Parlement ait réussi à s’adapter avec succès aux nouvelles règles avec de très rares heurts est pour moi un véritable accomplissement.

Je me rappelle trois autres moments. Ils prouvent, selon moi, que le monde extérieur a pris conscience des progrès réalisés et qu’il commençait à tenir compte du fait que l’Europe n’était plus seulement un groupe de pays, mais une entité plus qu’embryonnaire qu’il fallait prendre au sérieux.

Le plus important d’entre eux est peut-être la visite présidentielle en Union soviétique, dont le leadership a décidé de reconnaître la Communauté en tant que telle et de développer les relations entre le Soviet suprême et le PE. Nous ignorions à l’époque que l’empire communiste allait s’effondrer quelques années plus tard, mais il était évident, compte tenu de mes discussions avec le président Augusts Voss du Soviet suprême et avec le président, Andrei Gromyko, qu’une partie des changements déjà en cours à Moscou impliquait une nouvelle politique qui accordait une plus grande importance à la Communauté européenne et au PE.

Rencontre avec Andreï Gromyko, président du présidium du Soviet suprême de l’URSS, au Kremlin pendant la visite d’une délégation du Parlement européen, présidée par Lord Plumb, Président du Parlement européen, à Moscou, accompagnée de Robert Ramsay.  © Union européenne 2019 – Parlement européen

Le deuxième moment fut ma présence à une réunion des chefs de gouvernement d’Amérique du Sud à San Juan au Costa Rica. Ils s’efforçaient, comme les pères fondateurs européens quelque trente ans auparavant, de créer des institutions qui permettaient la réalisation d’objectifs communs (le Parlement andin et le Mercosur sont deux produits de ces efforts). J’ai surtout été frappé par l’admiration que ces responsables politiques portaient à l’entreprise européenne et par leur appréciation du niveau de réussite que nous avions déjà atteint. Notre aventure était unique dans l’histoire politique. Nous étions devenus un modèle à suivre pour les autres.

Le troisième moment clé dont je me souviens fut la visite du Pape Jean Paul II qui a pris la parole en séance plénière du PE. Ce moment est devenu célèbre grâce à la confrontation entre notre hôte et le révérend Ian Paisley. Ce duel fut du pain béni pour les « tabloïds », même s’il n’a duré que quelques secondes. Comme j’avais anticipé l’incident, tout était déjà sous contrôle. Mais la signification réelle de cette visite était bien la reconnaissance du rôle extérieur de la Communauté. Et cela, parce que l’Europe politique et institutionnelle devenait une réalité avec laquelle il fallait désormais compter dans les relations internationales.

Ces trois souvenirs de ma présidence m’amènent finalement à attirer l’attention sur le paradoxe selon lequel les succès de l’UE et de ses institutions apparaissent le plus souvent à ceux qui regardent l’Union de l’extérieur. Le défi reste de rendre ces succès plus évidents pour les citoyens européens.