Les relations extérieures de l'Union européenne
Situation en Iraq et relations avec les États-Unis
Après les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre en Afghanistan, l’agression iraquienne contre le Koweït et le non-respect des précédentes résolutions incitent le Conseil de sécurité des Nations unies à penser que l’Iraq constitue une menace pour la paix et la sécurité internationale.
Session plénière à Bruxelles – manifestation contre la guerre en Iraq © Communautés européennes 2003.Ainsi, la résolution 1441 du 8 novembre 2002 du Conseil de sécurité des Nations unies sur l’Iraq impose à Bagdad de se conformer aux dispositions prévues, c’est-à-dire de procéder à son propre désarmement et d’en fournir des preuves vérifiables.
Pat Cox demande alors la convocation d’un sommet spécial de l’Union européenne au sujet de l’Iraq. Ainsi, un Conseil européen extraordinaire se tient à Bruxelles le 17 février 2003. Pat Cox définit la position du Parlement européen dans son discours :
« - L’Iraq doit désarmer ;
- nous appuyons le travail des inspecteurs en désarmement ;
- nous sommes opposés à une action militaire préemptive et unilatérale ;
- nous insistons sur la nécessité de respecter le multilatéralisme à travers le processus de l’ONU ;
- enfin, nous sommes en quête de l’expression la plus complète d’un avis commun européen. »
Discours : Conseil européen extraordinaire sur l’Iraq (PDF en anglais), Bruxelles, le 17 février 2003.
Il y précise également que le Parlement n’est pas convaincu par l’utilité d’une intervention armée à ce stade. En effet, le régime iraquien coopère avec les inspecteurs en désarmement et semble se conformer aux dispositions de la résolution 1441 du Conseil de sécurité des Nations unies, moins par respect du droit international que par crainte de représailles militaires si les exigences de cette résolution n’étaient pas satisfaites.
La nécessité de montrer un visage européen uni et capable d’appliquer les sanctions est évoquée par Pat Cox.
Pat Cox convient alors de consacrer une session extraordinaire du Parlement à la situation iraquienne. Celle-ci se déroule le 20 mars 2003. Le jour même, les États-Unis décident de manière unilatérale d’entrer en guerre, sans l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies.
« La semaine dernière, lors du débat que nous avons eu au Parlement sur la crise iraquienne, nous avons placé nos espoirs en la diplomatie et les inspections. Maintenant la situation a changé, et même du tout au tout. »
Communiqué de presse (PDF) : « Déclaration de Pat Cox à l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement européen sur l’Iraq », Bruxelles, le 20 mars 2003.
La guerre en Iraq a divisé l’Europe, créant la discorde entre les pays engagés dans le conflit et ceux opposés à l’intervention armée des États-Unis. Ainsi, le problème de la guerre en Iraq a clairement mis en évidence les clivages existants au sein de l’Union européenne, ainsi que le manque de réactivité et de poids de l’Union dans les décisions politiques internationales. Lors du Conseil européen organisé à Bruxelles, Pat Cox a de nouveau fait part de sa déception quant à l’attitude des États-Unis.
En parallèle, la Cour pénale internationale (CPI), dont le mandat est de juger les individus ayant commis un génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, est inaugurée le 1er mars 2003 (télécharger le communiqué de presse de Pat Cox sur l’inauguration de la CPI). En outre, cet organe permanent et dont le champ d’action s’étend à tous les États ayant ratifié le statut de Rome n’est pas reconnu par les États-Unis. À ce sujet, lors de son allocution de fin de mandat, Pat Cox conclut par la déclaration suivante :
« Les jours et les semaines difficiles que l’Union a vécus, en 2003, lors de la crise iraquienne, ont représenté un revers pour l’idée d’un authentique multilatéralisme dans le cadre des Nations unies, un revers pour l’Union et un revers pour les relations transatlantiques. »
Discours : allocution de fin de mandat prononcée par Pat Cox (PDF) en séance plénière, Strasbourg, le 5 mai 2004.
Les Balkans occidentaux
Établir des liens avec les Balkans occidentaux constitue un autre aspect de la politique extérieure de Pat Cox. Si les pourparlers d’adhésion et les dialogues interparlementaires sont toujours en cours avec les Balkans occidentaux, Pat Cox rend visite à un certain nombre de pays de la région pendant son mandat. Il affirme également que « l’avenir des Balkans occidentaux se situe dans l’Union européenne et le Parlement européen fera le nécessaire pour atteindre cet objectif » (lire l’allocution de Pat Cox lors du sommet UE-Balkans occidentaux à Thessalonique – PDF). Vers la fin de son mandat, alors qu’il s’adresse au Conseil européen, Pat Cox insiste sur cette conviction et sur l’importance du rôle du Parlement, en particulier dans le processus d’adhésion de la Croatie.
Discours de Pat Cox devant le Conseil européen à Bruxelles (PDF en anglais), le 18 juin 2004.« Le Parlement est très favorable à l’idée d’ouvrir des négociations avec la Croatie début 2005. [...] Le passage à la prochaine phase de l’adhésion de la Croatie pourrait ouvrir de nouvelles perspectives européennes pour la région des Balkans occidentaux. »
La situation à Chypre
Dès 2002, Pat Cox espère que le plan des Nations unies pour Chypre, élaboré par Kofi Annan, sera l’occasion de parvenir à une solution globale et permettra la réunification. Ce plan consiste en la création d’une république chypriote unie et fédérale, où les deux communautés seraient représentées. Toutefois, le plan, soumis par référendum aux deux populations chypriotes le 24 avril 2004, se confronte à un net refus de la partie grecque. Ainsi, il ne peut pas entrer en vigueur.
Communiqué de presse : « Déclaration de Pat Cox sur Chypre » (PDF), Bruxelles, le 29 avril 2003.« Les citoyens se sont exprimés assez fort pour être entendus jusqu’à Bruxelles et, je l’espère, dans d’autres institutions. Les Chypriotes veulent une solution et ils la veulent tout de suite. »
Les attentats terroristes de Madrid
Le 11 mars 2004, dix bombes réparties dans quatre trains de banlieue explosent, faisant 191 morts et blessant plus de 1 800 personnes.
Communiqué de presse (PDF) : déclaration de Pat Cox à l’occasion de l’hommage aux victimes des attaques du 11 mars 2004.« Partageons davantage nos renseignements et trouvons la volonté d’engager demain une véritable coopération politique. »
En janvier 2004 se tient le premier congrès international des victimes du terrorisme. À cette occasion, le Parlement réitère son appel à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la coopération la plus étroite possible de tous les services de sécurité dans une lutte globale contre le terrorisme. De plus, une fois les accords passés, il souligne la nécessité de veiller à ce que les gouvernements appliquent effectivement ces décisions.
En effet, selon Pat Cox, le Parlement n’a pas réussi à respecter tous les engagements qui avaient été pris après le 11 septembre 2001. La lutte contre le terrorisme a été ralentie, car les législations de l’Union européenne à ce sujet ne sont pas toutes transposées dans les textes de loi des États membres.
Lors du Conseil européen de Bruxelles des 25 et 26 mars 2004, une séance de travail consacrée au terrorisme est organisée. Ainsi, à la suite des attentats de Madrid, les chefs d’État et de gouvernement adoptent une déclaration commune sur la lutte contre le terrorisme, dans laquelle le Conseil européen demande l’élaboration d’une stratégie à long terme pour s’attaquer aux facteurs qui alimentent le terrorisme. Le Conseil européen plaide également en faveur de l’adoption avant le 1er mai 2004 de la directive relative à l’indemnisation des victimes de la criminalité.